Chapitre 7 : ESQUISSE DE LA SOCIÉTÉ COMMUNISTE – CULTURE
2. N'importe qui peut être écrivain/artiste.
2.1. Censure par le marché
Le système culturel de la valeur des produits peut également avoir pour effet de supprimer la liberté. L'influence sacrificielle est maximale dans le monde de l'activité créative. Juger la valeur d'une création uniquement en fonction de sa vente est partial, mais le système culturel de la valeur des produits interdit toute rébellion.
De cette façon, la production littéraire et artistique est également liée à la logique de la valeur commerciale. Si les imitations sont monnaie courante, même si l'œuvre possède une valeur littéraire et artistique, si elle ne se vend pas, elle ne peut être diffusée et ne sera pas reconnue comme un écrivain/artiste professionnel.
D’autre part, du côté du capital industriel culturel qui régit le système culturel de valeur commerciale, il est possible que les critères d’évaluation pour savoir si une œuvre se vendra ou non, c’est-à-dire si elle recevra ou non le soutien du public, soient plus objectifs que les critères d’évaluation de la valeur purement littéraire et artistique.
C'est ce que l'on pourrait appeler la « censure du marché », où la valeur des œuvres littéraires et artistiques est jugée par le marché. Dans ce cas, c'est l'éditeur, le marchand d'art ou l'office de la musique qui contrôle la censure, selon le domaine. En bref, c'est le capital industriel culturel dans son ensemble.
Certains pourraient soutenir que la censure d'État est bien plus effrayante que la censure du marché. En effet, elle est coercitive, souvent arbitraire et néfaste.
À cet égard, le communisme n'ayant pas d'État comme sujet, la censure d'État est logiquement impossible. De plus, la production de littérature et d'art en tant que marchandises étant abolie, la censure du marché disparaîtra également. Quel en sera l'effet ? Chacun pourrait devenir écrivain et artiste.
2.2. Prémonition des communs d'Internet
Se vanter que n'importe qui puisse devenir écrivain ou artiste peut être ridicule, mais ce phénomène est déjà en train de devenir réalité.
La diffusion d'Internet a offert aux écrivains et artistes « invendus » un moyen de diffuser leurs œuvres dans le monde sans les commercialiser. Même si seule une poignée de personnes apprécie une œuvre, l'occasion de la présenter n'est pas perdue. L'œuvre est traitée comme un bien commun gratuit. C'est pourquoi l'espace Internet est aussi appelé « biens communs ».
Dans ce monde des biens communs d'Internet, les biens communs (les citoyens ordinaires) commencent à développer leurs propres activités expressives. Bien sûr, comme nous vivons encore à l'ère capitaliste, la majorité de ces œuvres libres dans les biens communs ne sont pas reconnues comme ayant une valeur commerciale, et les chances que la création soit reconnue comme une « vocation » sont donc rares. Pourtant, le monde d'Internet semble en partie préfigurer un avenir communiste pour l'activité créative.
2.3. Épanouissement de la liberté d'expression
Bien sûr, même dans une société communiste, il est inévitable que la réputation et la notoriété du créateur varient selon que son œuvre bénéficie ou non d'un large soutien du public. Cela signifie que, fondamentalement, la liberté d'expression sera établie, tant dans son nom que dans sa réalité.
Dans la société capitaliste « libérale » actuelle, le système de censure nationale a été aboli et la liberté d'expression est généralement garantie par la loi. La liberté d'expression s'épanouirait véritablement dans une société communiste, même si cela peut aller à l'encontre du bon sens actuel.
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