Chapitre 5: ESQUISSE DE LA SOCIÉTÉ COMMUNISTE – PROTECTION SOCIALE
4. La conception universelle progresse, tant en théorie qu'en pratique.
4.1. Désinstitutionnalisation
Ces dernières années, même dans la société capitaliste, la société sans barrières est devenue une philosophie populaire. Cependant, les ressources financières restent un obstacle à la réalisation d'une société totalement sans barrières, et les progrès sont lents. Le communisme, qui n'est ni contraint ni lié par des ressources financières, résoudrait ce problème sans trop de difficultés.
En premier lieu, l'urbanisme communiste internalise l'accès universel, impose la conception universelle à tous les lieux et bâtiments publics et encourage la construction de logements de conception universelle. Cependant, quels que soient les progrès physiques réalisés en matière de conception universelle, cela n'a aucun sens si les personnes handicapées sont hébergées dans des structures et enchaînées par des chaînes invisibles qui les empêchent de sortir en ville.
À cet égard, dans la société capitaliste, où existe une idée forte selon laquelle les personnes handicapées considérées comme inefficaces en tant que main-d'œuvre devraient être "protégées" dans des établissements, en plus de divers établissements pour handicapés, des hôpitaux psychiatriques, plus proches des camps de concentration que les hôpitaux, se sont développés. Cependant, les sociétés communistes sont tout à fait capables de supprimer de tels établissements.
Pour promouvoir une désinstitutionnalisation avancée (démolition des établissements), il est nécessaire de développer les soins à domicile comme condition préalable, comme c'est le cas pour les personnes âgées. À cet égard, les soins aux personnes handicapées présentent de nombreux points communs avec les soins aux personnes âgées. Ainsi, les personnes pouvant être prises en charge dans le poste de soins mentionnés dans la section précédente peuvent y être prises en charge, tandis que celles qui ne le peuvent pas (par exemple, les personnes handicapées mentales) peuvent être prises en charge dans des services spécialisés pour personnes handicapées.
4.2. Entités de production dirigées par des personnes handicapées
Pour les personnes handicapées, il est nécessaire non seulement de prendre soin d'elles, mais aussi de garantir leur participation sociale, notamment en leur garantissant un emploi. Actuellement, les personnes handicapées doivent exercer un travail salarié pour gagner leur vie de manière indépendante, mais les obstacles sont nombreux. Il est difficile pour elles d'être exploitées comme des serfs salariés au même titre que les travailleurs ordinaires, pour lesquels diverses considérations sont essentielles en fonction de leurs caractéristiques.
En revanche, le travail communiste, comme nous l'avons vu en détail au chapitre 3, est un travail non rémunéré. Puisqu'il s'agit d'un travail de coopération sociale, il devient beaucoup plus facile pour les personnes handicapées de trouver un emploi à leur rythme et selon leurs capacités.
De plus, les entreprises, telles que les centres de formation professionnelle pour personnes handicapées, qui ne peuvent survivre à la concurrence du profit, pourront dépasser le stade de la simple « formation professionnelle » et devenir des entités de production indépendantes dirigées par des personnes handicapées.
À cet égard également, une société communiste centrée non pas sur la valeur d'échange mais sur la valeur d'usage peut constituer un système économique essentiellement adapté aux personnes handicapées. Les coopératives de production, qui sont les principales organisations de production de petite et moyenne taille dans les sociétés communists, sont plus adaptées que les sociétés par actions au développement de projets de production par les personnes handicapées elles-mêmes, car elles ne sont pas rentables.
4.3. Anti-discrimination et esprits sans barrières
L'absence d'obstacles physiques est également un fondement important des politiques de conception universelle, mais l'élimination des barrières mentales, latentes dans la société en général, qui excluent les personnes handicapées est plus fondamentale. Sans cela, la désinstitutionnalisation ne serait qu'une illusion.
L'absence d'obstacles peut sembler être un enjeu universel pour la société humaine, sans lien direct avec le communisme. Or, ce n'est pas forcément le cas.
Le pilier de la morale sociale communiste est l'anti-discrimination. Comme nous l'avons vu, la société communiste repose sur la coopération sociale et l'entraide ; exclure et isoler des personnes d'origines différentes est donc contraire à la morale fondamentale de la société.
Par conséquent, comme nous le verrons dans le chapitre suivant, dès le début de l'éducation de base (scolarité obligatoire), l'interaction et l'éducation intégrée entre les enfants handicapés et non handicapés seront activement encouragées, ainsi que la sensibilisation à l'accueil des personnes handicapées comme des membres à part entière de la société.
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